Tu te souviens, quand on le regardait chez mamie, pendant le goûter ?
11 Novembre 2022
Dans "Adhésion à la FFL", nous vous proposons de revenir sur des "exploits" passés qui un jour nous feront peut-être repérer par la Fédération Française de la Lose, afin de figurer en une de leur site voire pourquoi pas, remporter un FFL d'Or, le Graal absolu. Parce que nous sommes persuadés que dans les Chiffres et les Lettres se cachent des Benoît Paire, Jean Alesi et autres Brian Joubert en puissance.
Dans ce nouvel épisode, suivons Romain dans son périple vers le gratin du Dauphiné, à Grenoble. Là-bas il entend bien ne pas se qualifier pour le Masters Auvergne-Rhône-Alpes et montrer que les deux immenses loses des week-ends précédents à Bon-Encontre et Pau n'étaient pas qu'un feu de paille.
Quand le téléphérique devient un siège éjectable...
C'est donc le week-end dernier que Jacques Colard organisait un doublé que jadis il organisait à Sainte-Tulle à cette époque de l'année. Et à l'inverse de la grand-messe provençale, cette fois c'est le tournoi du samedi qui est en poules de 16. Le seul truc qui a pas changé, c'est l'affluence, toujours aussi incompréhensiblement basse. Il n'y a donc qu'une seule poule de 16 et un groupe B à 6. Romain reste sagement au milieu du paquet, 11e et donc qualifié pour les huitièmes de finale, où il affrontera le stéphanois Farid Triki. Mais bon, -19 en 24 coups, faut pas s'enflammer non plus...
Ça démarre très mal pour Romain qui mène trop rapidement 3-0, mais il réussit une deuxième mi-temps de folie pour arracher une sublime défaite 5-4. Il suffisait juste de prendre un peu d'élan pour réussir cette magnifique figure.
La seule qui procure une émotion aux licenciés de la FFL
Après deux victoires face à deux joueuses locales (et encore, on a frôlé une lose épique au premier match), Romain retrouve le chemin de la défaite en finale de la consolante face à Serge Jung (2-1), idéal pour aller chercher le fond du fond du top 10, même si on aurait préféré qu'il conserve le toponze du dupli.
Ayant donc parfaitement grillé son joker pour le Masters, Romain doit maintenant terminer le travail en marquant le moins de points possible dans le tournoi du dimanche, en poules de 8, qui pourtant doit rapporter plus. Sacré challenge, que seuls les plus grands ont relevé par le passé.
Comme dans toute lose DCDL, l'étape primordiale est de foirer son duplicate, chose pour laquelle le savoir-faire de Romain n'est plus à remettre en cause. Cerise sur le gâteau, il s'agit d'un duplicate de 36 coups, ce qui ajoute six occasions supplémentaires de buller. Pas grand-chose à signaler jusqu'au tirage 10, 3 7 6 6 50 25 / 716. Le compte n'est certes pas évident, Romain commence, comme on lui a appris à l'école DCDL, par assurer une approche à 2 (53x13+25=714). Mais Romain doit aller chercher une place en A, et tous les points comptent. Il va donc arracher le bon compte avec un 57x12=684, plus 25 égale... et mince ça fait pas 719. Bulle. Voilà voilà...
Néanmoins, il reste 26 tirages, ça laisse du temps pour se racheter. 26, comme le numéro du tirage qui arrive, CIDASENODE. Comme on lui a appris à l'école DCDL, notre héros construit des mots au fur et à mesure. Le problème avec Romain, c'est que ses constructions tiennent plus de Numérobis que de Norman Foster. Dès que la dernière lettre tombe, l'évidence lui saute aux yeux (et à ceux de son voisin Hervé Masuyer en même temps), il y a un beau 10 lettres avec... déodaciens. À la fin du chrono, les deux voisins se montrent leurs feuilles, avec une certaine satisfaction. Sauf que ça s'écrit avec un T, déodatien.
Même le plus vosgien des ministres le sait...
Le A, c'est définitivement plié, alors assurons la non-qualification pour le tournoi B. Il reste assez de tirages pour ça. Alors ne perdons pas de temps, enchaînons avec le compte suivant, 3 7 10 9 2 75 / 919. Normalement, une fois qu'on a fait 10+2=12 et 75x12=900, on voit assez vite qu'il reste 9, 7 et 3 et que si on additionne tout, ça fait 19 et le compte est bon. Mais l'enjeu prend le pas sur le jeu et Romain envoie simplement 900+7x3=921, perdant deux points supplémentaires. Deux points seulement ? Oui, mais deux points essentiels, car à -32, il rate le tournoi B pour... un point. Chirurgical.
Pour finir proprement ce week-end décidément magistral, voyons comment Romain va faire pour ne pas gagner le tournoi C. Tout va se jouer sur un match, le cinquième, face à Agnès Margirier. Les deux joueurs ne le savent pas encore, mais le vainqueur de ce match remportera le mini-championnat. Comme la veille contre Farid, Romain fait peur à tout le monde en menant rapidement 2-0 après 5 tirages. Il freine alors immédiatement des quatre fers en reprenant son numéro de Numérobis.
Le mouvement des lèvres ne correspond pas au dialogue, car on n'a pas les moyens pour le doublage
Ayant appris à l'école QPUC un nouveau mot, Romain ressent le besoin irrépressible de le recaser au tournoi suivant. Restitution des connaissances, toussa... C'est un superbe "syndémies", qui n'est donc pas dans les dictionnaires (chose que son président lui avait pourtant indiquée sur place), qui permet à Amonbofis Agnès de revenir à 2-1, sans avoir le top (l'anagramme dysmnésie) pour rester dans les standards FFL. Après un nouveau but au tirage 7 (des chiffres), il a pris suffisamment d'élan pour réussir une nouvelle fois sa figure préférée, le craquage.
Oubliez la Remontada, voici la Grenob'tada. Mais avant ça, n'oublions pas l'essentiel : ne pas tuer le match. Au tirage 9, Romain se refuse rewritées, au cas où ça lui permettrait de prendre trois tours d'avance. Puisqu'on vous dit que tous les tirages comptent. Les petites plaques sont ensuite de sortie, avec 6 5 3 9 2 2 / 955. Agnès n'est pas très à l'aise en chiffres et rentre comme elle peut 12x8x10=960, largement suffisant cette fois face au 6x5x3-2=88 et 88x(9+2)=968 de Romain, 3-2. Voilà ce qui arrive quand on cherche par la table de 11 mais qu'on trouve pas, on prend 11 points dans la vue.
Douzième tirage, EUHEODEOTE. Tirage pourri en apparence, six lettres devraient suffire. Mais encore faut-il savoir que le verbe douter est pronominal. Sur le coup, Agnès ne se doutait pas qu'elle allait égaliser sur un énième mauvais choix de Maître Ardoise, qui se le refuse ! Et ce n'est pas fini... Car à Grenoble, les matches ne se jouent pas en 12 coups, mais en 13 ! Et comme on est dans la rubrique FFL, on se doute bien que ce tirage supplémentaire a fait des dégâts.
C'est donc parti pour 3 25 1 50 8 75 / 711. Danger, trois grosses plaques ! Panique du côté d'Agnès qui rentre comme elle peut 75+25=100, x(8-1)=700 et +3=703. C'est loin du bon compte, mais selon un précepte également enseigné à Romain, c'est jamais trop loin. Elle aurait même pu ne pas écrire la dernière opération, puisque le toulousain n'a que... 691 ! C'est donc le but et la victoire pour Agnès, qui remportera finalement ce tournoi C d'un point, ce qui signifie au passage que le nul aurait suffi à Romain.
Agnès cette Kostadinov...
Inutile de préciser que Romain rate de peu l'entrée dans le top 16 de la région, puisqu'il termine la saison à la 25e place, (in)justifiant ainsi totalement son déplacement à Durtol le jour du tournoi d'Eauze, plus proche de 200 kilomètres. Le week-end se termine malgré tout très bien pour Romain puisque après avoir galéré dans le tramway en grève à Grenoble, il apprend le surlendemain que l'un de ses adversaires du jour a été testé positif au Covid. Heureusement que la FFL n'apporte vraiment rien de positif, Romain n'a pas été contaminé. Même là il est pas fichu de réussir le Grand Chelem.